samedi 15 juillet 2017

Alors

Pas de nouvelles


Tu me manque.

C'est fou putain mais tu me manque. Je dois être maso, je sais pas. Des fois je pense à toi avec nostalgie et je me dis que c'était la bonne époque, qu'on était bien, que c'était cool, que c'était bien. Puis je me pose, je réfléchis et je réalise que c'était pas LA bonne époque, parce que y a pas qu'une bonne époque, parce que y a même pas de bonnes époques, parce que c'est juste des époques différentes. Le temps passe, on grandit, et les temps changent c'est vrai. Je me dis qu'il faut juste savoir avancer plutôt que regarder sans cesse en arrière, même si c'est vrai que c'est plus facile de faire l'autruche dans ses souvenirs quand on ose pas affronter le monde extérieur.

Tu me manque, c'est fou mais c'est comme ça. Parfois j'ai encore le réflexe de te chercher parmi mes contacts juste pour voir que tu en fais encore parti, comme un lien qui serait encore tendu entre nous. Un lien qui n'existe en vérité plus vraiment. Avant, y a pas longtemps encore, je me disais que je pouvais tout te dire, que tu pouvais tout me dire, que peu importe la situation on restait liées, qu'on s'oublierait pas, que c'était comme ça. Que c'était une relation inscrit au fer rouge dans nos chairs et que peu importe le cliché de la chose, si j'avais besoin d'aide tu serais là et vice-versa. Mais non, c'était qu'un pâle fantôme, une fausse idée à laquelle je me raccrochais juste pour ne pas affronter la réalité.

Et c'est vrai que tu me manque, que j'en ai versé des larmes en pensant à toi, que j'en verserai certainement encore. C'est vrai que ça reste une plaie dans mon cœur et que même si un jour ça se referme totalement y aura toujours une cicatrice qui me dira "Salut, je suis là, regarde t'as souffert à ce moment là de ta vie !". Mais en vérité je m'en fous, je m'en fous de tout ça parce que je regarde ma vie, je regarde mon monde, je regarde la personne que je suis et de qui je suis entourée et je me dis que d'accord des fois c'est dur, des fois je sais pas quoi faire, des fois je pleure et des fois j'ai des envies de meurtres. Mais putain comme je vous aime, vous, les autres. 
Comme je vous aime.

lundi 23 janvier 2017

Petit citron pressé

Joyeux anniversaire, mes vœux les plus sincères ♫


Aujourd'hui, t'as 18 ans. Aujourd'hui t'as 18 ans et j'ai bien envie de faire un peu comme si on était avant ; et te parler de cœur à cœur, d'esprit à esprit, de personne en personne. Je te dirais bien "les yeux dans les yeux" mais ça fait quatre ans qu'on essaie et pour l'instant, cette phrase, elle peut juste rester à tourner en boucle dans ma tête sans avoir le droit d'en sortir. Tant pis, elle attendra son tour, les 19 peut-être ? Les 19 ans, c'est sûr, j'y mettrais ma main à couper. On sera grand, on sera vieux, plus vieux, je pourrais bouger. Ça fait bientôt 5 ans, 5 ans que je te connais, t'y crois toi ?! A chaque jour qui passe j'ai l'impression de voir s'éloigner un peu plus l'ombre de Peter pan, et puis je te parle. Et là je me rend compte que mon Peter Pan c'est toi. T'es tellement une personne singulière, t'es tellement marquant ! T'es peut-être plus écris sur mes gommes, t'es peut-être plus dans mes cahiers, mais tu restes toujours griffonné dans mes mots quelques parts, dans la touche d'excentricité si particulière que tu m'as un peu partagé.
Je sais qu'en ce moment ton cœur est pris, je sais qu'en ce moment ton cœur est agité. Je vois dans tes sourires tellement de larmes oubliées et ça me rend triste des fois, parce que t'es le soleil à toi tout seul et ça rend toujours triste quand les nuages le cachent pour pleurer leurs larmes acides. J'aime pas quand il pleut, j'ai pas une assez grosse coquille pour me traîner par terre avec les autres escargots. Mais le soleil reste le soleil et t'as toujours le même éclat et même si t'es parfois un peu trop loin je pense à toi et je serais toujours là derrière toi pour m'agiter avec des petits pompons et crier ton nom et des encouragements dans les tribunes spectatrices de ton histoire. Parce que t'es toujours pas, et tu le seras jamais, un personnage secondaire ; et qu'un jour on écrira un livre. 

Je te souhaite un immense et beau joyeux anniversaire, félicitations tu rentre dans le camp des vieux ! T'as plus qu'à passer ton permis et venir me voir ! 

Joyeux anniversaire Armel, je te dédie une étoile.

samedi 31 décembre 2016

Excuse-moi


Excuse-moi pour tout, sans exception. Excuse-moi de pas être à la hauteur, de pas te mériter. Si tu savais comme je m'en veux, de ne pas être digne de toi, de tes attentes. J'aimerais tellement que mes efforts suffisent, que rien ne soit plus fort que ce que je veux te montrer. Excuse-moi d'avoir échoué, d'avoir failli à ma tâche. Je fais pourtant de mon mieux. Excuse-moi de te blesser, je suis pourtant si minuscule, une fourmi, à peine. Je ne devrais peut-être que peser seulement quelques millièmes de grammes dans la balance de ta vie ? Excuse-moi de toutes les fois où je t'ai blessé, de toutes celles qui arrivent. Je te jure, je fais pourtant si attention pour te protéger ! Ce n'est pas suffisant, ça ne le sera jamais. Je n'y arriverai pas et ça me fait peur. Excuse-moi d'avoir peur. 
Excuse-moi, pour tout.

Je suis tellement désolée. 

vendredi 9 décembre 2016

Jugement


Jugé. Sans arrêt. Jugé. Par le policier du coin, par ton boulanger, par tes professeurs, et même pas le facteur. Jugé, sans contexte, sans rapport, sans prise en compte de ta situation. Secoué, retourné, mis à sac comme si tu n'étais rien d'autre qu'un simple objet d'étude. Un rat de laboratoire. Jugé pour tes actes, jugé pour tes paroles. Jugé pour ta manière d'être, pour ton style et ta façon de te tenir. Jugé, sans arrêt, sans répit. Jugé pour un oui, pour un non. Jugé sans même avoir eu la chance de t'expliquer, sans armes pour te défendre, rien que tes larmes amères et salées pour te consoler et t'accompagner dans tes nuits tristes et solitaires. Jugé, jugé, jugé. Jugé pour tes sentiments, jugé pour tes sourires, jugé pour tes pleurs et jugé pour ta colère. Jugé pour tes disputes, jugé pour tes fous rires, jugé jusqu'à ta manière d'aimer. Jugé, jugé, jugé. 

Encaisser. Encaisser jusqu'au point d'exploser. Serrer les poings, fermer les yeux. 
Éviter de donner du matériel aux vautours.

mardi 1 novembre 2016

Je suis un clown triste


Partout des visages pâles, des sourires tristes, des cernes, des bâillements. Sans arrêt des baisses de motivation, des coups de blues, des gestes de colère et d'énervement. Des cries, des pleurs : cachés. Des larmes, des coupures : camouflés. Des trop plein d'émotions sans cesse refoulés. Des rejets, des hurlements comme réponses.

- Ça va ?

Une mine inquiète, un sourire rassurant l'espace d'un instant. De toute manière la personne en face ne peut qu'aller bien, parce que dans ce monde personne n'a le droit d'être triste, personne n'a le droit de lâcher l'affaire. Parce qu'on est arrivé à un stade où se mutiler est moins remarqué que la prise de poids, où se suicider est considéré comme de la lâcheté plutôt que le rejet d'une trop grande cruauté pour une trop belle âme.

- Je suis fatigué.

Et le visage repart de là où il était venu et tu peux te renfermer dans ta tristesse tranquillement, sans personne pour te déranger, songer à tes idées noires et sombrer un peu plus dedans sous les yeux de tous mais pourtant de manière totalement invisible. Tous les soirs, tu pleures, tu cries, tu frappes ton oreiller, tu te mords et te roule en boule. Toutes les nuits tu songes à ta journée passée les yeux fixés sur le plafond à chercher un sommeil réparateur qui n'arrivera jamais. Caché, enfin, tu laisse sortir le flot d'eau continu qui cherchait depuis le jour à sortir de tes yeux. Pourtant, t'es pas mieux ensuite, non. T'en ressors juste tout tremblotant, cherchant de l'affection que tu ne trouveras pas. Mais pleurer ça fatigue alors au moins tes yeux se ferment et tu t'endors. Et quand tu te réveille c'est reparti pour un tour, pour une nouvelle journée. Mais souris, merde, sois fort !

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Ici, on a pas le droit d'être triste, non. Parce que pleurer est un signe de faiblesse, parce que pleurer c'est avouer que ça va tellement pas que tu ne contrôle plus quand ça sort. Parce qu'être triste, c'est ne pas réussir à contrôler sa vie, à gérer ses émotions, c'est ne pas réussir à avancer. Parce que pleurer sous la pression, sous le stress, sous la colère, sous la honte ou sous la peur, c'est pleurer pour rien. Parce que pleurer s'est accepté à condition d'être à un enterrement. Mais t'sais t'as le droit de pleurer, t'as le droit d'avoir peur. T'as le droit de stresser, d'être en manque ou de plus réussir à avancer. T'en as parfaitement le droit et c'est totalement con qu'on te le retire.

Ici, on a pas le droit d'être triste, mais on fait rien pour aider ceux qui le sont. Ici, quand quelqu'un se mutile, c'est de sa faute. Quand quelqu'un devient boulimique, anorexique, c'est de sa faute. Quand quelqu'un se suicide, c'est de sa faute. Ici, quand quelqu'un est triste personne ne vient l'aider, et quand il cherche à en parler personne ne veut l'écouter. Pourtant, après, tout le monde est assez hypocrites pour dire avec un visage d'ange "Mais enfin, il fallait venir en parler, on l'aurait aidé nous !". Mais ferme ta gueule la société, ferme-la putain ! 

dimanche 4 septembre 2016

L'Inconnu

Au loin, il se profile


Arrive un temps où tout change, où ce que tu croyais acquis disparaît et où tu te retrouve à marcher seul dans un tas d'ombre. Au fond, tout au fond, tu aperçois pourtant un rayon de lumière qui te permet de ne pas trébucher trop souvent et de continuer à avancer. C'est l'Inconnu qui te fait signe. Sa tenue sombre et sa capuche qui lui tombe sur la tête font que tu le redoute, que tu le fuis. Tu as peur et tu veux revenir en arrière, repartir dans ce passé si lumineux. Pourtant, le temps te pousse en avant et tu finis par le rejoindre. Alors, de sous son camouflage apparaît un sourire éclatant. Émane de lui une chaleur réconfortante, une lueur douce et agréable qui ne brûle pas, ne fait pas mal et ne laisse aucune trace. Envoûté, tu tends la main, essaye de le saisir. Joueur, il recule alors de quelques pas seulement, t'incite à le rejoindre avec une mine coquine. Tel un papillon prit au piège dans l'éclat d'une lampe, tu le suis. Tu n'as plus aucune crainte, tu es trop obsédé par l'idée de le poursuivre pour prendre le temps de t'inquiéter. L'Inconnu est devenu Connu. Tu l'aime et tu le chéris de tout ton être, de tout ton cœur. Tu as enfin réussi à l'attraper. Tu le serre dans tes bras, t'emplis de ce qu'il dégage. Et, une fois que tu es enfin ressourcé, il disparaît dans un millier de fragments étincelants qui éclairent quelques instants la nuit naissante avant de s'évanouir, remplacé par un tas d'ombres où tu te retrouve seul. 
Au fond, tout au fond, tu aperçois pourtant un rayon de lumière...

samedi 16 juillet 2016

Solidaires

OK apparemment le bail des gens c'est de se tirer dessus, de se déchirer à coups de fusil, de couteau et de camions dans des foules innocentes. Apparemment pour se dédouaner le prétexte idéal serait encore et toujours la religion. Des religions pour lesquelles y a eu des centaines et des centaines de morts depuis des siècles parce qu'après avoir trouvé une excuse, on n'est plus vraiment coupables pas vrai ? D'accord des fous y en a partout mais merde ! Des mômes, des gosses, des petits bous de choux ! Des adolescents, des parents, des retraités... Tout le monde y passe et y a pas de mots pour exprimer à quel point c'est dégueulasse. Bientôt ça sera quoi ? On pourra plus sortir acheter son pain à la boulangerie du coin sans avoir peur d'être descendu sur le chemin ?
Aujourd'hui les ventres sont serrées par la douleur, comprimés par la peur. Les gorges sont serrés, les cœurs battent plus vite et les larmes coulent. Depuis quand sortir le soir est devenu si dangereux ? Depuis quand on ne peut plus aller se balader sans être sur le qui-vive, sans avoir l'impression de marcher sur un terrain miné qui va nous exploser à la gueule au moindre faux pas ? Depuis quand l'expression se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment est devenue une vérité générale utilisable tous les mois pour une catastrophe de plus ? 

Depuis quand le monde est si con ? 
Continuer à croire, continuer à rêver. On reste forts ensemble.

Parce que les autres sont des alliés, pas des ennemis,
Même si ils aimeraient qu'on le croit.


Aimons-nous, après tout, tous unis dans la même merde ♥